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Lucas (14/04/20 - 12:52)
Sacrée histoire, je me rappelle bien de lu en plus...
Les Fables Just Fontaine (10/04/20 - 18:29)
Je devais avoir dans la douzaine et j’étais chez Eric Dequiouck, plus tard il se fera appeler Farid, on avait organisé sa chambre pour faire un un contre un avec une balle de tennis, on glissait la balle sous la table de nuit pour marquer, je me souviens de parties frénétiques, on se touchait tout le temps, comme les gosses aiment le faire à cet âge, Eric était littéralement une quiche au football, mais grâce à ce football impossible, il n’y avait plus aucune différence de niveau, on était deux poissons chahutants. Eric avait les yeux globuleux. C’était une expérience d’une grande intensité parce qu’ hyper concentré, on avait inventé ce jeu et on l’a épuisé. Il m’en reste le souvenir d’une étrange chimère, un croisement insensé entre le football et la folie née de l’ennui entre deux compagnons de chambrée.
J’ai maintenant l’impression que notre amitié s’est épuisée avec la fin de ce jeu. J’ai recroisé Eric deux fois. Bien plus tard. Dans une rue de Créteil, il y a dix ans (rue Juliette Savar), il me regardait avec beaucoup de tendresse et une vraie curiosité, j’avais le sentiment qu’il attendait que j’oriente son existence, il était devenu facteur et très bodybuildé.
Et y’a pas longtemps, dans les marches du métro à Porte Dorée, même surprise, même sensation que si je ne partais pas, il allait rester éternellement à discuter, n’ayant nulle part où aller, maintenant il faisait de la vente en ligne et venait de s’acheter un appartement à Valence (en Espagne). Il ne le louait pas, il y allait de temps en temps. Une solitude immense se dégageait de sa personne et je l’imaginais avec ses gros yeux et ses gros bras descendre de son appartement pour longer la mer et s’arrêter dans un café pour tapoter sur son téléphone. J’ai espéré pour lui qu’existe un réseau de prostitution bilingue, et qu’il aurait le courage de demander à des hommes ou des femmes de papoter sans avoir de rapports. J’ai voulu qu’il ait une passion que j’ignore qui l’occupe en février à Valence. Puis je me suis souvenu qu’à l’école primaire, avec Vincent Beaunay, il s’intéressait à la civilisation chinoise. C’était hyper beau, dans sa chambre, ils construisaient des maquettes, ils ne reproduisaient même pas La Cité Interdite ces cons, mais des maisons familiales genre temple bouddhiste avec le toit en tuile gris-bleu incurvé en forme de sourire, je ne comprenais pas, à dix ans, qu’on puisse s’intéresser à ça, j’étais primaire, à part jouer rien ne m’intéressait dans la vie, aujourd’hui j’espère qu’il aime encore la Chine et qu’il prépare tout seul dans son appart’ espagnol son grand départ.
Il faut donc en venir à ma morale et parler de ce phénomène masculin propre au collège. Si tu ne joues pas au foot, tu as moins d’amis. Il te reste plein de choses qui vont se développer au lycée, l’art, l’amour, le travail, la famille, la lecture, la drogue. Mais si tu rates ces cases de rattrapage, tu entames à cause cette tare, une vie de solitude.
Thomas
Canne à Navarro (09/04/20 - 17:05)
Déclaration faite par Maradona après un cambriolage à son domicile : "Ils m'ont volé une foule de souvenirs. Maintenant l'important c'est d'oublier". Reppublica, 29 octobre 1989.
Thomas (09/04/20 - 16:47)
Même pas le temps de parler de mes premiers souvenirs de football, ni de ce second bouquin sur le sujet qui traîne chez moi avec lequel je vous ai alléché, que déjà on me demande d'évoquer mes souvenirs des Minots. Vous m'en demandez trop! Toute affaire cessante je devrais me poster derrière cet ordi, et pour longtemps. Mais rien à foutre. Je suis maître de mon temps. Les souvenirs jailliront à leur rythme, et au premier poteau.
Lucas (06/04/20 - 12:49)
Ah purée... Moi mon premier souvenir c'est lié à mon grand-père qui était la seule personne à aimer un tant soit peu le ballon dans ma famille et c'était la finale de l'euro 96... Mais ma vraie révélation a été la coupe du monde 98.
Après c'est devenu une obsession pendant quelques années! Je me revois dans ma chambre écouter les matchs de championnats à la radio avec mon walkman puis marquer les scores sur le calendrier france football, aller chercher le parisien tous les matins dans la boîte aux lettres pour lire le menu article consacré au foot... La saison 98/99 avec le duel OM/Bordeaux tendu jusqu'au bout avec ce but de Feindouno!
Et puis je dois quand même impliquer Clément dans mes premiers souvenirs de foot. On se voyait tous les week-ends en se racontant nos buts de la semaine dans la cour de récré puis le lendemain on allait au terrain à la première heure faire des actions... puis après avoir mangé, on y retournait aussitôt!
C'est marrant, le foot est vraiment un fil qui nous relie à l'enfance, au besoin de jouer. C'est en cela que je suis d'accord avec toi Mathieu, le business rompt un peu ce charme... Mais bon, heureusement, il y'a encore de équipes comme l'Ajax de l'année dernière qui surgissent de temps en temps pour nous faire vibrer!
Allez, encore dans le registre anciens combattants, une question: quel est votre souvenir le plus marquant de minot?
De mon côté, même si j'aurais pu mettre les "t'es qu'une bite Dino" dont se fustigeait ce-même Dino ou encore un match gagné à la dernière minute à Colombe à 10 contre 11 je crois que je choisi le jour où Tom G a failli mettre un but sur un enchainement contrôle aile de pigeon/sombrero/volée qui s'est finalement écrasé sur la barre avant de marquer contre son camp d'une déviation malheureuse. Toute la lose magnifique des minots était convoquée à ce moment là!
? (05/04/20 - 21:48)
guadalajara
Le plus match du monde
A un moment y a eut magazine de foot au nom de cette ville
Moi ce soir suis plus Socrates que platoch' une question d'alcool et de politique ET de classe avec un short court
Mon seul album panini c Jean-Luc en couv' par contre j'ai une énorme collection de fiche onze mondial, dont une avec seaman les cheveux court il devait sortir de l'armée !
Masquinhos (05/04/20 - 16:42)
erratum : l'euro 96 bien sûr
Steve masque manaman (05/04/20 - 16:41)
Magnifique, j'ai vibré à vous lire. Stéph tu as une mémoire incroyable. Je réalise que j'ai oublié de vous mettre le lien du site : https://footballia.net/
J'étais au parc le soir du PSG-Barça de 1994. Je me souviens bien de l'attente. Dès le début de match on sentait que Paris pouvait gagner et puis il y a plusieurs poteaux. Je me souviens d'une tête de weah, un poteau de Ginola aussi... peut-être Raï... Le spectre du club maudit a ressurgi, surtout au moment où Bakero marque de la tête... Et je me souviens m'être dit à ce moment, Lama saute pas haut, il pouvait l'avoir mais même quand il prend un but c'est esthétique. Il rend les buts plus beaux qu'ils ne sont, comme un hommage rendu aux attaquants. Et puis la tête de Raï qui finit au fond. Je me souviens des supporters de Boulogne qui descendent et remontent comme une vague, la marée. Et puis je vois Guérin s'avancer et au moment où il prend le ballon, c'est inexplicable, mais à sa manière d'aller vers le but, on sait qu'il va marquer. Pourtant il est à 30 mètres, il envoie une frappe un peu molle mais c'est dans sa tête, il veut, il sait. Il décide que c'est au fond et ça y va. Moment incroyable. Sinon le France-Bulgarie bien sûr, devant ma télévision, un soir après l'anniversaire d'un copain de classe. L'angle gauche de la surface et Bernard qui ne la sort pas. J'ai pleuré toute la soirée et ma mère ne comprenait pas pourquoi on pouvait se mettre dans cet état à cause d'un match de foot, moi non plus d'ailleurs. Je me souviens aussi de l'euro 93 avec l'infâme Reynald Pedros... L'arrêt de Lama sur le penalty de Seedorf et j'étais presque triste pour Seedorf d'ailleurs car Karembeu avait indiqué à Lama où plonger... C'était comme s'il y avait eu tricherie. L'été 94, après la coupe du monde, je me souviens que christian Pannuci est venu à St Barth dans le restaurant de mes parents. En fait je ne savais pas très bien qui c'était mais on m'a dit qu'il jouait dans l'équipe d'Italie (j'avais bien sûr vu la finale mais aucun souvenir de lui à cette époque). Je suis quand même allé lui demander un autographe. Il y avait pas mal de sportifs qui venaient. Un jour après l'entraînement Paolo Maldini avait débarqué pour taper la balle avec les mecs de l'équipe sénior. J'avais essayé plus ou moins de m'incruster mais ça n'avait pas marché. ça me rappelle d'ailleurs ces derbys entre St Barth et St Maarteen, la partie hollandaise de St Martin. Y avait des mecs assez chauds qui venaient avec des armes à feu, enfin c'est ce qu'on m'avait dit, je me souviens juste d'une baston générale à cause d'un carton rouge distribué par l'arbitre. Enfin Mathieu, je me rends compte qu'à l'été 86 quand tu regardais le france brésil je n'étais pas encore né. Je suis né un mois plus tard, le jour d'une étape de plaine du tour de France. Une de ces journées trop longues de l'été où tu vas t'entraîner en shootant tout seul contre un mur pendant que ton père fait la sieste. Le futur paraît immense et puis tu ne comprends pas comment tu te retournes et c'était il y a presque 34 ans...
Mat (05/04/20 - 16:08)
Merci Stef pour ces premiers souvenirs footballistiques et ces moments forts du foot des années 90, effectivement c’est sympa à lire, ton message m’a inspiré et m’a donné envie de partager les miens.
Espana 82, je me souviens que j'avais le tee shirt, c'était une orange avec un maillot de foot, trop la classe, j'avais 7 ans mais pas de souvenir des matchs, juste mon père qui s'énervait à l'évocation d'un certain Schumacher (je n’ai compris que qq années plus tard pourquoi il était énervé)
Mon premier souvenir de match de foot c'est France Brésil au Mexique. Platini, Fernandez, le sentiment d’avoir réalisé un exploit, au vu de la réaction des joueurs.
La défaite qui a suivi contre l'Allemagne, première déception, je m'en souviens moins, de toute façon on m'avait déjà dit que contre les allemands, la France ne gagnait jamais, loser magnifique, c’était déjà bien, blablabla . Le foot était encore pour moi un évènement saisonnier, qui revenait de temps en temps. Mon père n'était pas foot et je n’ai pas de frère. Je me souviens de manière plus précise des échanges d’autocollants Panini Mexico86 dans la cour du collège, j'étais en 6ème et première heure de colle car je ne m’étais pas présenté à l’heure au réfectoire. J’étais en train de négocier une précieuse vignette. Je n’avais pas l’album, mais j’ai encore les vignettes, toutes courbées d’avoir été trop longtemps tenues en main.
L’envie de revivre ça au plus vite !!
Il faudra attendre longtemps. S’ensuivent en effet, les années de disette que l’on connait, une éternité à cet âge-là, avec la frustration qui va avec. Ce sentiment de loser (de moins en moins magnifique) qui imprègne insidieusement notre culture sportive nationale.
De l’euro 88, je ne me rappelle que d’un tee-shirt de Ruud Gullit 88 ramené par un oncle de je ne sais où et la coupe du monde 90 en remet une couche sur le foot allemand.
Euro 92, on est enfin qualifié pour qqch, plein d'espoir, le retour de Platini celui du fameux France-Brésil, avec lui tout était possible et Papin, présent en 86, était au sommet en 92 (Je n’étais pas trop fan de Cantona). Mais on rentre vite fait à la maison. Je découvre ce truc récurrent des journalistes à nous faire croire qu’on a la meilleure équipe du monde avant de se faire éliminer dès le premier tour et sans victoire. (avant que l’inverse ne se produise en 1998)
Je me suis mis à suivre le foot sur le tard, j'ai 15 ans en 90 lorsque je commence à m’intéresser pour de bon au championnat de France (j’ose à peine dire ça en pensant aux historiens du site que sont Raph, TomG, …) grâce à mon cousin que l’on héberge 2 ans pendant ses études parisiennes. Il est marseillais, et c’est donc vers Papin et les stars de l’OM que je me tourne en premier, avant de changer de camp et de supporter naturellement le PSG (A côté du poster de Lama j’en avais un de la triplette brésilienne Ricardo, Valdo Rai)
Et là, ce sont les meilleures années, avec effectivement le PSG Réal, ¼ de final retour. C’était sur Canal, j’ai regardé le match en crypté avec la radio, c’était fou ! Avec un match comme ça on aime le foot pour 20 ans (en cherchant à retrouver, finalement en vain, ce que l’on pense être l’âge d’or)
On avait souvent des places pour voir le PSG par le conseil départemental à ce moment-là. J’étais donc au parc pour le PSG Toulouse du sacre de 1994, au coup de sifflet final, la pelouse est envahie, j’en suis, je suis sur un nuage, énorme souvenir.
Je me souviens aussi de larmes de joie devant ma télé lorsque Guérin marque contre le Barça au parc l’année d’après.
Pendant ce temps avec l’équipe de France c’est plutôt des larmes de désespoir quand Kostadinov… Encore 4 ans à attendre avant de pouvoir revivre une coupe du monde avec la France, et cela fait déjà 8 ans qu’on attend. L’impression de n’être pas né au bon moment. Heureusement la prochaine on n’a pas à se qualifier.
La décennie se poursuit, le PSG semble petit à petit un peu moins magique. Avec 2 futurs Minots, on sera du déplacement à Rotterdam pour PSG Barça, j’ai le souvenir d’un match pourri, mais l'impression d'être au coeur du foot, finale de coupe d'Europe,... on ira se consoler à Amsterdam.
Ensuite la coupe du monde et Zidane font basculer la France dans une autre dimension, et éliminer ce sentiment de défaite qui nous collait à la peau.
Le foot à la TV est redevenu pour moi un évènement saisonnier depuis 2012 pour diverses raisons, la lassitude sans doute de revivre tous les ans les mêmes choses, avec les mêmes commentaires d’après-match, …mais surtout quelques évènements qui enterrent définitivement les rêves de gosses : Casque d’or viré comme un malpropre (alors que le PSG est champion d’Automne) par les qataris et leurs millions, tuant par la même occasion le suspens que l’on avait (malgré la période lyonnaise) dans le championnat. Pour couronner le tout, la champions’League passe exclusivement sur les chaines payantes, un pas de plus dans le foot business. Côté équipe de France, le Bus de Knysna avait déjà ébranlé qqch, en 2012 l’état d’esprit de qq joueurs dont Nasri font que ce ne sera plus comme avant.
Stef (05/04/20 - 13:18)
Mais bien sur je valide à 200% l’arrêt de Suarez contre le Ghana comme fourberie number one ! Le sacrifice du bonhomme est énorme. Je jouerai plus mais je donne à mes gars une chance d’y aller, et il a gagné son pari. Magnifique. J’aimais cet Uruguay, c’était beau comme geste.
Baggio y etait mais pas titulaire. Il y avait Vieri et Del Piero. Et oui cette reprise juste à côté est un tournant de la Coupe du Monde des Bleus !